Avec le verre, par strates superposées, je tente d’inscrire les mouvements que ma main capte pour illustrer un accord entre visible et invisible. Qu’il s’agissent de l’eau des rivières ou de fluides plus subtils qui semblent nous porter, de la lumière ou de l’ombre, de la ligne d’horizon ou de la tension verticale de la cascade, il y a «quelque chose» qui traverse et se traverse. Ce passage tendu, ténu, demande de l’attention et du temps pour tenter de l’accueillir et de le restituer, peut-être.
La transparence du verre où les miettes, les bulles, les couleurs font parler les surfaces et les profondeurs propose des éléments bien visibles que l’on découvre peu à peu, quand la lumière les habite au fil du jour.
« Le monde est grand mais en nous il est profond comme la mer.» disait Rilke.
